La nature parfaitement respectée : le scan 3D révolutionne la conception de bijoux

Les pièces finies de la collection « Endless Summer » de MONSECRET. Avec l’aimable autorisation de MONSECRET

Quand l’inspiration de la nature rencontre les barrières de la technologie

À une époque où les technologies évoluent rapidement, la numérisation est devenue une tendance irréversible dans l’industrie de la joaillerie et l’artisanat en général. De plus en plus de créateurs intègrent la technologie 3D dans leur processus de conception : la transformation de croquis dessinés à la main en modèles 3D permet de faire le lien entre la vision créative et le produit fini, tandis que l’utilisation de l’impression 3D permet de produire facilement des prototypes en métaux précieux.

Dans la conception de bijoux, « l’hommage à la nature » n’est jamais passé de mode. Pourtant, le défi demeure : comment transformer l’inspiration en un produit fini ? Dans l’artisanat traditionnel, les créateurs ont souvent recours à la sculpture à la main pour reproduire des formes florales, mais les détails essentiels, tels que les bords dentelés des pétales, sont facilement perdus dans ce processus.

Les pièces finies de la collection « Endless Summer ». Avec l’aimable autorisation de MONSECRET

Même avec des logiciels de modélisation 3D tels que Rhino ou ZBrush, de nombreuses heures doivent être consacrées à l’observation des structures florales réelles et à leur reconstruction manuelle. La photogrammétrie apporte une aide précieuse, mais elle peine encore à capturer les variations subtiles d’épaisseur inférieures à un millimètre entre les pétales, soit précisément le type de détail qui donne vie à la profondeur et à la dimension naturelles.

Soucieuse de surmonter ces obstacles, la marque chinoise émergente MONSECRET a décidé de créer une série de bracelets, colliers et accessoires pour cheveux inspirés de l’hortensia Endless Summer. Son ambition était de dépasser les interprétations subjectives de la courbure des pétales imposées par le moulage traditionnel à la cire perdue, afin de capturer de manière authentique la vitalité d’une fleur épanouie et sa beauté asymétrique.

Pour y parvenir, il fallait toutefois surmonter deux difficultés de longue date dans l’industrie : la précision et l’efficacité. Les pétales d’hortensia sont finement superposés et présentent une texture complexe. Sans une connaissance approfondie des formes botaniques, les modélisateurs auraient du mal à reproduire la grâce naturelle et le caractère vivant de la fleur. En dépit de longues heures consacrées à la modélisation manuelle, il reste extrêmement difficile d’atteindre ce niveau de précision réaliste.

Scan d’hortensia sur site. Avec l’aimable autorisation de MONSECRET

Après avoir constaté le succès d’Artec 3D dans des domaines tels que la conservation du patrimoine, l’équipe de conception de MONSECRET a réalisé que la technologie de scan 3D pouvait préserver fidèlement les formes naturelles des fleurs. Cela a conduit la marque à s'associer à Ningbo FLD-TECH, partenaire certifié Gold d’Artec en Chine. Le scanner portable Artec Spider II, solution qui lui a été recommandée, est finalement devenu l’élément déclencheur de cette révolution dans le domaine de la conception numérique.

Des fleurs éphémères transformées en beauté intemporelle

Parce qu’il existe de nombreuses variétés d’hortensias, l’équipe a cherché à mettre en valeur leur vitalité à différents stades de leur floraison, du bourgeon à la pleine fleur. Les concepteurs ont ainsi disposé d’un éventail plus large de références, ce qui leur a permis d’éviter une homogénéisation des créations due à l’utilisation d’un seul modèle. Au moyen de l’Artec Spider II, ils ont scanné sous différents angles des hortensias de plusieurs espèces et à des stades de croissance variés, passant ainsi sans difficulté du « produit naturel » à une réplique numérique à l’échelle 1:1.

Scan 3D d’une fleur d’hortensia avec Artec Spider II. Avec l’aimable autorisation de MONSECRET

Spécialement conçu pour capturer les détails fins des objets, le scanner semblait fait sur mesure pour les hortensias : sa résolution ultra-élevée de 0,05 mm permettait de reproduire les textures et les courbes les plus subtiles des pétales. Sa technologie de suivi hybride, combinant des cibles optiques et la reconnaissance des caractéristiques géométriques, évite d’avoir à appliquer des marqueurs sur les pétales fragiles. Même lorsque les fleurs bougeaient légèrement en raison des vibrations de l’environnement, le scanner se verrouillait immédiatement sur leur position, ce qui empêchait toute distorsion des données.

Selon un technicien : « Artec Spider II offre une résolution incroyablement élevée et un suivi hybride exceptionnel ; aucun autre scanner ne peut atteindre ce niveau de performance. »

Modèle 3D d’un hortensia dans Artec Studio. Avec l’aimable autorisation de Ningbo FLD-TECH

En raison de la finesse et de la superposition des pétales d’hortensia, la capture aurait facilement pu entraîner une géométrie brisée due à l’occlusion. Pour y remédier, l’équipe a soigneusement taillé les bouquets et testé différents arrangements au cours du scan. Grâce à l’aperçu en temps réel dans le logiciel Artec Studio, ils ont pu vérifier instantanément la qualité du scan et rescanner immédiatement les zones manquantes, évitant ainsi d’avoir à effectuer d’importantes réparations après la modélisation. Les modèles 3D obtenus ont également pu être exportés depuis Artec Studio aux formats OBJ, STL, FBX et autres, pour une compatibilité parfaite avec des logiciels de conception tels que ZBrush et Blender.

Modèle 3D d’un hortensia dans Artec Studio. Avec l’aimable autorisation de Ningbo FLD-TECH

Après avoir aligné et fusionné les données scannées dans Artec Studio, les concepteurs ont importé les maillages 3D affinés dans ZBrush afin de les traiter sur le plan artistique. Les pétales ont été extraits individuellement sous forme d’éléments modulaires, puis assemblés pour former des bases pour bagues, colliers et accessoires pour cheveux.

Grâce au modelage des formes et à la reconstruction topologique, la surface a été lissée et des plis ont été ajoutés aux pétales, de sorte que les bouquets de fleurs de conserver leur rythme naturel tout en obtenant un effet plus tridimensionnel. Un seul hortensia a finalement donné naissance à plus d’une douzaine de formes distinctes, adaptables à divers scénarios pour les porter. En comparaison avec la modélisation manuelle, qui demandait auparavant plusieurs semaines, leur nouveau processus de conception était 50 % plus rapide, une amélioration impressionnante. Mieux encore, chaque courbe et chaque texture incarne désormais la vitalité authentique de l’hortensia Endless Summer.

Les créateurs sculptent dans ZBrush après le traitement dans Artec Studio. Avec l’aimable autorisation de MONSECRET

« De la sélection des fleurs fraîches au marché au scan 3D avec un scanner Artec, la construction des maillages de base dans Artec Studio, les réparations post-traitement, puis le raffinement artistique et le moulage métallique, il nous a fallu au total 25 jours, expliquent les créateurs. En temps normal, l’ensemble du processus aurait pris environ un mois. »

« Grâce à la technologie de scan 3D, nous avons gagné une semaine, poursuivent-ils. Le scan 3D nous a également permis de réduire les tâches répétitives. Nous avons pu déformer et modifier les modèles de base, ce qui a rendu les ajustements ultérieurs beaucoup plus flexibles. Le scanner a fidèlement capturé les détails de l’hortensia, préservant les courbes organiques et la beauté asymétrique des fleurs. Cela nous a permis de mettre en valeur le caractère unique de nos créations. »

Redéfinir l’écosystème du design de la mode

Lors de la transformation de ces modèles numériques d’hortensias en bijoux, l’impact du scan 3D a largement dépassé la création d’une simple pièce. En effet, grâce à cette technologie, l’inspiration naturelle a véritablement trouvé sa place dans la conception des bijoux. Une feuille de ginkgo a ainsi pu servir de base à la création de boucles d’oreilles symétriques, tandis que les écailles d’une pomme de pin, une fois retournées et reproduites, ont permis de créer des pendentifs superposés pour colliers.

Plus remarquable encore, les données de scan capturées ont permis de réaliser des mises à l’échelle, des torsions, des reflets et d’autres manipulations, de sorte qu’une seule plante a pu inspirer d’innombrables déclinaisons, chacune des courbes conservant le génie de la nature. Ainsi, le scan 3D a non seulement facilité la concrétisation du souhait des créateurs de « porter la nature », mais il a également élargi les possibilités créatives de l’industrie de la mode comme jamais auparavant.

Épingle à cheveux de la collection « Endless Summer ». Avec l’aimable autorisation de MONSECRET

Pour les marques, la technologie de scan 3D présente des avantages considérables. Elle permet non seulement d’intégrer la beauté de la nature dans la conception des bijoux, ce qui souligne le caractère unique de la marque, mais elle accélère également le cycle de production des bijoux personnalisés, et diminue les coûts liés aux essais et erreurs. Les processus qui prenaient auparavant plusieurs semaines avec les méthodes traditionnelles, du scan d’une fleur à la livraison du modèle fini, peuvent désormais être réalisés en quelques jours seulement.

De plus, les modèles scannés en 3D sont très polyvalents et peuvent être facilement utilisés pour les itérations de conception ultérieures. Les créateurs peuvent rapidement optimiser les détails dans un environnement virtuel, favorisant ainsi la flexibilité et la créativité. Le scan 3D n’est plus seulement un outil, il est devenu un moteur essentiel qui stimule la croissance des marques et encourage l’innovation en matière de conception, offrant ainsi aux marques un avantage certain sur un marché concurrentiel.

Les pièces finies de la collection « Endless Summer » . Avec l’aimable autorisation de MONSECRET

À l’avenir, l’adoption de la technologie de scan 3D devrait s’accélérer. Grâce à la baisse des coûts et à l’intégration d’algorithmes d’IA, elle devrait devenir la norme dans l’industrie, et permettre à davantage de marques de concilier harmonieusement inspiration de la nature et fabrication numérique à moindre coût. Dans le secteur de la mode, des dentelles ou des tissus brodés scannés peuvent être utilisés pour la création de patrons 3D et les essayages virtuels.

Associée à la RA/RV dans le domaine de la mode, elle permet de créer des bijoux en « jumeaux numériques », et d’étendre ainsi l’expérience des consommateurs au métaverse. Le scan 3D repousse les limites créatives de la mode traditionnelle, il devient un nouveau « pinceau » entre les mains des créateurs, il opère sa magie dans un éventail d’applications toujours plus large et il guide l’industrie vers une nouvelle ère.

À mesure que le scan 3D et la mode se rapprochent, l’avenir pourrait amener chaque créateur à se munir d’un scanner pour transformer une fleur ou une simple feuille trouvée au coin d’une rue en une œuvre d’art tangible. L’hortensia numérique d’Endless Summer n’est que le début de cette révolution.